Les terrils

 

Lorsque le charbon est extrait de la mine, des roches non combustibles (stériles) sont remontées en même temps. Après une phase de triage, ces dernières sont amoncelées à côté du carreau de fosse (ou à proximité des lavoirs) et forment ce que l’on appelle les terrils.

 

Les premiers terrils étaient plats. Ensuite on leur a donné une forme conique pour augmenter leur volume. On est ainsi passé d’un volume de quelques milliers de mètres cubes à plusieurs millions de mètres cubes de roches. En exemple le terril plat de la fosse Turenne de Denain (1828/1889) représente environ 180 000 m3 de produits mis à terril. Par contre le terril conique de la fosse Renard (1836-1948) représente plus de 1 250 000m3 de produits mis à terril. Il est à noter que d’importants terrils plats  seront édifiés au cours du XXè siècle le plus important (Rieulay) s’étendant sur 140 hectares.

 

Les terrils sont constitués principalement de schistes et de grès houillers. On trouve également sur ces derniers des débris de charbon, de l'oxyde de silicium (silice), du quartz (silice cristallisée)  et des pyrites de fer qui permettent une entrée en combustion des terrils. Il y a également les roches issues des « morts terrains ».

 

Les « morts terrains » étaient situés entre le niveau du sol et la première veine de charbon. C'étaient les premières roches enlevées lors du fonçage des puits de mine. Elles étaient constituées d'argile et de roches calcaires (craie et marne) notamment.

 

Au niveau régional, l'exploitation du charbon sera à l'origine de la création de plus de 300 terrils. Malheureusement de nombreux terrils seront exploités car les plus anciens contenaient d'importants résidus de charbon qui seront réutilisés dans les centrales thermiques.

 

FAUNE ET FLORE DES TERRILS.

 

Les terrils ont été très rapidement colonisés par une faune et une flore abondante. Plus de 300 espèces de végétaux ont été recensées sur un même terril. Elles ont été introduites par l'intermédiaire de graines transportées par le vent et par les animaux avec leurs pelages et leurs pattes (lapins, oiseaux, renards, mulots, lézards des murailles, insectes). L'homme a également joué un rôle avec des plantations.

 

La combustion de certains terrils favorise également l'introduction d'espèces végétales exotiques et tropicales. La combustion est due à la présence de pyrites de fer qui s'oxydent  au contact de l'air. L’oxydation dégage de la chaleur qui consume les poussières de charbon encore présentes. A certains endroits des terrils la température peut atteindre 100°C en surface et jusqu'à 900°C à un mètre de profondeur. La combustion change la couleur des schistes qui passent du gris-noirs aux rouges.

 

De nombreux terrils sont classés depuis les années 1980 en Zone Naturelle d'Intérêt Écologique Faunistique et Floristique, inscrits depuis 2012 au patrimoine mondial de l’Unesco et classés depuis 2016 « Pittoresque et Historique »par le conseil d’état.

 

Quelques terrils en photos...

Les terrils, hier perçu comme friches industrielles sont devenus des bases de loisirs ou des lieux de promenade et de randonnée en plus d'être des refuges pour la faune et la flore car il n'y a pas de traitement phytosanitaire (avec des pesticides).  Ils se situent géographiquement à la limite entre 1-2 parfois 3 communes... Si vous constatez des erreurs de localisation, n'hésitez pas à me faire la remarque.

Ci-dessous photos des plus anciens terrils du bassin minier

FRESNES-SUR-ESCAUT (NORD)

DENAIN (NORD)