Fin du XVIIème siècle : Naissance du bassin dit d’Hardinghen ou Bassin minier Picard (Boulonnais).

 

Première découverte du charbon dans la région (vers 1660) et mise en exploitation d’un gisement de surface (1692) par les paysans et les seigneurs locaux (de manière artisanale et anarchique). De nombreuses prospections seront réalisées dans ce secteur ne donnant pas de résultats assez satisfaisants pour envisager un développement industriel.

Début XVIIIème siècle : Naissance du Bassin Minier du Nord 

Création de la première compagnie minière de la région (la compagnie Desaubois) et fonçage des premiers puits (1er juillet 1716) à Fresnes-Sur-Escaut (découverte du charbon le 3 février 1720). A cette époque, les mineurs descendent dans les puits de mines grâce aux échelles. La section du puits est carrée (en général 2m de côté). La profondeur des fosses est d’environ 330m (maximum). Les premières machines à vapeur sont installées dès 1732 pour pomper l’eau des galeries. Le charbon est abattu à l’aide de pics et de rivelaines. Le fonçage des galeries est réalisé avec « les batroulles » (tiges métalliques enfoncées à la masse dans la roche pour pouvoir insérer la dynamite). Avec un baritel à chevaux, le charbon remonte au jour. Les enfants de 8 ans (parfois moins…) travaillent au fond des fosses pour transporter le charbon dans des traineaux (esclittes) qui porteront rapidement des roulettes. Pour s’éclairer, les mineurs utilisent des chandelles (les astiquettes).

XIXème siècle : Naissance du Bassin Minier du Pas-de-Calais

Découverte du prolongement du bassin du Nord à Oignies (1841). Le chemin de fer à vapeur intègre le carreau des fosses pour l’expédition du charbon (années 1830). Arrivée des chevalets (1849) et des cages qui vont permettre de descendre les chevaux au fond. Dès 1802, les machines à vapeur étaient utilisées pour remonter les tonneaux (cuffats) de charbon. Le diamètre et la profondeur du puits ainsi que la largeur et la hauteur des galeries s’agrandissent. L’air comprimé fait son apparition au fond à la fin du siècle pour le creusement de ces dernières. A la suite de plusieurs catastrophes, les lampes de sûreté sont progressivement rendues obligatoires. En 1813, les enfants doivent avoir au minimum 10 ans pour être embauchés puis 12 ans en 1874. A la fin du XIXe siècle, les femmes ne peuvent plus descendre au fond. Elles continueront de travailler au jour au triage du charbon et à la lampisterie.

http://www.charbonnagesdefrance.fr
http://www.charbonnagesdefrance.fr

XXème  siècle : De l’apogée au déclin  

Au début du XXe siècle se développe l’air comprimé. Cette énergie alimente les marteaux-piqueurs et marteaux-perforateurs. Après la nationalisation (1944-1946), les mines deviennent de puissants sièges d’exploitation dépassant parfois 1000 mètres de profondeur. Les apprentis (galibots) doivent avoir minimum 14 ans pour être embauchés. Le fond de la mine est progressivement mécanisé grâce à l’électricité (rabots, haveuses, pantafores servent à l’abattage du charbon et au creusement de galeries). Avec la concurrence d’autres énergies (notamment le nucléaire), l’extraction charbonnière se termine définitivement dans la région le 21 décembre 1990.

Dans le Nord de la France, les mineurs ont extrait du charbon jusqu'à 1200m de profondeur. Pour être précis, la fosse la plus profonde était la N°1 des mines de la Clarence à Divion avec 1186 m de profondeur. Une des premières mines de la région à avoir franchi la barre symbolique des 1000 m était la fosse Saint-Mark d'Escaudain. Elle atteignait après-guerre 1010 m de profondeur via un bure et une descenderie. A l'échelle de notre pays, la première fosse à avoir atteint cette profondeur se situait dans le petit bassin de Haute-Saône (exploité du XVIII au XXe siècle). La fosse Arthur de Buyer des houillères de Ronchamp atteignait plus de 1000m de profondeur au début du XXe siècle.

Pour être complet, la fosse la plus profonde de notre pays se situait en Lorraine. Le siège Vouters avait atteint la profondeur de 1327m.