L’exploitation du charbon dans le bassin du Tarn (qui dépendra après la nationalisation des houillères d’Aquitaine) est très ancienne. Les premières traces écrites remontent au XIIIe siècle vers 1295. A cette époque, des taxes sur le charbon de terre transporté à dos de mulets étaient prélevées pour le franchissement du pont d’Albi. Il faudra attendre plusieurs siècles avant l’arrivée de l’industrialisation avec la création en 1752 de la première compagnie minière.

 

A la fin du XIXe siècle, une grève marqua l’histoire du bassin minier du Tarn.

 

Elle eu un retentissement national avec Jean-Jaurès comme porte parole qui remonta les revendications des ouvriers mineurs jusque dans les plus hautes sphères de l’état à Paris.

La grève débuta suite à l’élection municipale du 15 mai 1892 où Jean-Baptiste Calvignac (ouvrier mineur syndicaliste) avait été élu maire de la ville de Carmaux. En réponse la compagnie dirigée par le marquis de Solage (député monarchiste) le licencia deux mois plus tard sous prétexte d’avoir des absences pour réaliser son mandat de maire alors que la loi autorisée aux élus du peuple des congés pour exercer leur fonction. Pour la compagnie il devait choisir « la mine ou la mairie »… La réaction ne se fit pas attendre et plus de 2000 mineurs se mirent en grève entre août et novembre 1892 jusqu’à l’obtention de la réhabilitation de Jean-Baptiste Calvignac et avec le soutien de Jean Jaurès. Ce dernier sera blessé au cours du conflit en voulant éviter l’affrontement entre les mineurs et l’armée arrivée sur place pour « rétablir l’ordre » alors qu’un déni de démocratie avait été commis.

 

Un an plus tôt le 1er mai 1891 à Fourmies dans le département du Nord, la troupe tua 9 personnes qui revendiquaient pour la journée de travail de 8h…

 

Jean Jaurès est un enfant du Tarn où il est né à Castres en 1859. Brillant universitaire issu d’un milieu bourgeois, professeur au lycée d’Albi (1881-1883) puis à l’université de Toulouse. Il sera également au cours de sa carrière journaliste et écrivain. Député républicain de 1885 à 1889, il bascula dans le socialisme avec la grève des mineurs de Carmaux. En 1893, les mineurs font de lui leur candidat à l’élection législative partielle. Il est élu député de 1893 à 1898 et de 1902 à sa mort. Il fonda le parti socialiste français en 1901 ainsi que le journal l’Humanité en 1904. Hostile à la guerre, il fut assassiné le 31 juillet 1914 par le nationaliste Raoul Villain.

 

Le dernier puits de mine du Tarn ferma ses portes en 1987 au siège de Tronquié à Blaye-les-Mines. Une découverte (mine à ciel ouverte) sera exploitée de 1985 à 1997. Le site a été reconverti en pôle multi loisirs Cap-Découverte.

Six anciens mineurs sont à l’origine de la création en 1989 du musée de la mine de Cagnac-les-Mines situé au niveau de l’ancien puits Campgrand. 

Photo ci-dessus issue du site de la ville de Carmaux. Carmaux.fr