Ce n'est qu'à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle que les verreries utilisent le charbon de terre en Europe. Cela permit un premier essor à celui-ci qui commença sa vente de manière commerciale. De nombreuses verreries profitèrent de la découverte du charbon dans la région pour se développer et beaucoup d'autres s'installèrent dans le bassin minier (Fresnes-sur-Escaut, Anzin, Denain, Aniche...).

L'exploitation de la houille a  ensuite permis l'installation d'usines sidérurgiques et de constructions mécaniques (hauts-fourneaux, forges et aciéries de Denain/Anzin, aciéries du Nord-Est à Trith-St-Léger*, Meuse et Escaut à Anzin, Vallourec à Saint-Saulve, les ateliers Cail à Denain, la franco-belge à Raismes, l'usine Bréguet et les établissements Arbel à Douai...)  à partir du XIXe siècle. A l'époque l'épuisement des ressources en bois et la modification des procédés de fabrication du fer avec les nouveaux hauts-fourneaux au Coke (qui remplace le charbon de bois) est un vrai eldorado pour les industriels. Avec le développement du chemin de fer en France dans les années 1830, il faut également produire des rails et construire des locomotives!

 

Le charbon "pain de l'industrie" fournit un précieux combustible (pour les usines et les transports) et le coke (issu de la pyrolyse du charbon) est essentiel pour la sidérurgie. Le coke sert notamment dans les hauts-fourneaux à faire fondre le minerai de fer pour produire de la fonte. De plus, la présence d'infrastructures comme les canaux (notamment l'Escaut) renforce l'attrait économique du bassin minier plongé au coeur de la révolution industrielle*. Notre territoire contribuera à faire de la France une importante puissance industrielle!

 

*Ces usines ont formé après la Seconde Guerre Mondiale l'union sidérurgique du Nord "USINOR".

 

*Le lancement de la révolution industrielle reposait en grande partie sur l'exploitation du charbon et du minerai de fer. La machine à vapeur permit aux mineurs de charbon et de fer (gueules noires et gueules jaunes) d'augmenter les productions.

Au XIXe siècle se développa donc la sidérurgie qui dépendait de deux éléments: le charbon et le minerai de fer.

Pour produire de la fonte, la sidérurgie ne pouvait pas utiliser à l'état pur ces deux roches. Le charbon gras était donc transformé dans les cokeries en "coke" (carbone pur) et le minerai de fer passait dans les usines d'agglomération où il était broyé, concassé, criblé et cuit.

 

Le coke et le minerai aggloméré sont ensuite utilisés dans les hauts-fourneaux. A l'intérieur, la combustion du coke permet la fusion du minerai et son carbone isole le fer de l'oxygène. A la sortie des hauts-fourneaux, on obtient une coulée de fonte (environ 96% de fer et 4% de carbone). La fonte est malheureusement très cassante. La méthode du "puddlage" consiste à affiner la fonte pour la transformer en fer (par chauffage dans des fours avec substances oxydantes). On parle de "fer" dans la mesure où cette méthode ne permettait pas de maîtriser le pourcentage de carbone qui restait entre 1% et 3%. Il faut attendre l'invention des procédés Bessemer et Martin pour transformer directement la fonte en acier. Avec ces nouveaux procédés, la fonte est convertie directement dans des aciéries "en acier". Celui-ci contient environ 99% de fer et 1% de carbone.

 

Patrimoine sidérurgique

Escaudain le site de la soufflante
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Denain la lingotière
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